Blog / Dossier & Analyse

Cycle de vie d'un siteCroissance au fil des saisons

En suivant la métaphore de la croissance d'un arbre, au fil des saisons, nous allons étudier dans cet article le cycle de vie d'un site internet et son évolution naturelle. Une manière de vulgariser et comprendre les mécanismes essentiels au bon déploiement d'un site, à son grossissement, au gain de visibilité, de positionnement, de trafic. Une manière également d'envisager la création ou la refonte d'un site web comme une activité sur la durée, empreinte d'une certaine poésie, dans une vision à long terme, où chaque site à son propre rythme, son battement naturel.





La germination, naissance du site

Au commencement...

Température, eau, aération et ensoleillement, permettront généralement à la graine, à l'idée, de se réveiller, de germer et de commencer son développement. Il arrive quelquefois que les graines, ou les sites web, n'arrivent jamais à terme malgré un environnement idéal. En effet, il est parfois nécessaire d'exposer la graine à des températures basses, hivernales, pour déclencher un état de dormance préliminaire à la pousse. On pourrait comparer cette étape à la conception d'un site, où des temps de pause et de prise de recule sur le projet sont essentiels pour orienter la création vers une cohérence globale. Comme chez les végétaux, cette étape vise à empêcher la naissance prématurée du nouveau support.


Accumulation de réserves et déshydratation poussée feront ensuite mûrir la graine. L'idée globale arrive à maturation, au fil des réflexions communes et des diversités de points de vue. La germination débute avec apport d'eau et d'oxygène à des températures idéales. Les cellules de la graine passent alors d'un état ralenti à un état actif. Fin de la réflexion, il faut passer à l'action, à la création du design, au développement, à la rédaction des pages, à la création de visuels...
Les petites racines et les premières feuilles apparaissent alors : le site est en ligne !


La germination ne prend fin qu'une fois l'épuisement complet des réserves de la graine. Les auteurs du projet communiquent alors sur la création, invitent leur proche à voir le site, à tester, à lire... Ils consomment ainsi leurs dernières énergies pour un lancement réussi du projet. Les premières hausses de visites sont alors visibles quelques jours après la mise en ligne.





Après l'épuisement total des réserves des initiateurs du projet, le site commence un nouveau cycle : la croissance, le développement. Pour les végétaux, c'est la photosynthèse qui assure ensuite le nouvel approvisionnement de ressources, un cycle plus autonome, qu'en est il pour un site web ?



La croissance de l'arbre,
le grossissement du site,
le gain de trafic.

Une vision à long terme, l'impulsion vers une progression régulière

Tout d'abord il est important de noter que la croissance naturelle d'un arbre, ou d'un site web, ne s'arrête jamais, en théorie, si toutes les conditions sont réunies. Ainsi de nouveaux rameaux voient normalement le jour au fil des saisons, des années, des évolutions de l'activité et tout au long de sa vie. Les couches de bois s'accumulent ainsi, en cernes concentriques, en pages, en rubriques... Reflets des évolutions et nouveautés ajoutées au fil des années, qui apporteront solidité et durabilité au support, au tronc, aux branches.


Dans certains cas, le site se destine à un usage statique. Le trafic est alors strictement ciblé et alimenté avec des méthodes de communication plutôt hors web ou publicitaire. Nous ne nous intéressons pas à ce type de projet dans cet article. Notre but étant de voir émerger un bel arbre, étoffé, vivant et robuste, sur lequel plusieurs variétés d'oiseaux viendront se nicher de manière naturelle.


En continuité du lancement du site, de la naissance de l'arbre, une vision à long terme est donc essentielle pour favoriser la croissance et donner de l'impulsion pour une progression régulière du site après la mise en ligne.


Notre graine a finalement donné quelques racines, quelques tiges, quelques feuilles. Le site accueille désormais des visiteurs ici où là, mais ne pourra pas progresser durablement sans un mécanisme régulier de photosynthèse, avec l'importance de la lumière associée à des apports nutritifs (eau, respiration, sels minéraux).






Le site manque de lumière !



Inutile de consacrer autant d'effort et d'énergie dans la naissance du projet, si c'est pour laisser notre petit arbuste au fond d'un placard. Pour exister et se développer sur le web, il faut gagner en visibilité. La forêt est malheureusement souvent très dense. Le feuillage des centenaires alentour ne laisse passer que de minces filets de lumière. Il est temps de définir un positionnement clair, donner une direction aux branches, une orientation aux feuilles, un objectif de référencement.


Cet objectif vise à capter ces quelques filets de lumière, ces zones moins concurrentielles mais tout de même assez recherchées par les internautes, en vue de grandir encore et atteindre des hauteurs plus éclaircies. Une étape importante du référencement : choisir et associer des mots-clés porteurs, en lien avec l'activité, pour chaque page du site. Ainsi les branches, les feuilles, les rubriques et les pages pourront se diriger et concentrer leurs efforts vers des zones proches, ciblées et plus ensoleillées. L'objectif étant d'atteindre progressivement chaque palier, à différentes hauteurs, avec par exemple une présence en premières pages des résultats de recherche sur des expressions clés plus "disponibles", moins obscurcies par les concurrents dans un premier temps.


Problème : après la germination, notre arbre est plutôt joli mais un peu faible, il manque de lumière et n'a plus assez d'énergie pour faire naître naturellement de nouveaux rameaux en direction de ces zones idylliques.


Certaines algues, ou pages web atypiques, enfouies dans les profondeurs océaniques particulièrement sombres des résultats de recherche, rencontrent les mêmes difficultés. Elles développent alors des "antennes" (à base de protéines) afin de mieux capter la lumière de manière hyper optimisée. Sur le web, les antennes sont les réseaux sociaux, les sites "relais", partenaires, sites éditoriaux traitant de thématiques précises, annuaires de qualité éventuellement, et de manière générale tous les espaces "libres" et spécialisés, dédiés à la découverte ou à l'information, permettant de partager des contenus et établir des liens vers le site internet. Ainsi ces antennes, ou plutôt ces lianes, vont s'accrocher à d'autres arbres et captent de manière plus indépendante quelques rayons, pour renforcer notre arbre, lui garantir un trafic supplémentaire et une première visibilité vitale ! On retiendra que le nombre d'antennes n'a pas beaucoup d'importance, et qu'il vaut mieux 10 antennes associés à de beaux centenaires ensoleillées plutôt que 100 restant dans l'ombre sur des vieux arbustes rabougris...






Premières pousses,
premières visites naturelles.



Ce gain de lumière ciblée impulse souvent une première progression dans la vie du site. Deux processus complémentaires : d'une part l'indexation par les moteurs de recherche et d'autre part le gain de positionnement.

La petite araignée repassera par là...

Google parcours, à la manière d'une petite araignée, les différents arbres de la forêt. Elle y tisse sa toile pour y emprunter toujours les mêmes chemins et élargir son territoire petit à petit. Sans antennes accrochés à quelques centenaires voisins, notre petit arbre se retrouverait trop isolé pour que l'araignée puisse sauter jusqu'à nous et tisser son premier passage. Les pages du site mettraient alors plusieurs semaines, voir plusieurs mois à apparaître de manière naturelle dans les résultats de recherche... Heureusement, l'indexation des pages ne tardera pas grâce aux différentes publications extérieures après la mise en ligne : réseaux sociaux, sites partenaires, partages divers... L'araignée boudit sur notre feuille d'accueil, elle mettra quelques jours pour tisser son chemin entre les différentes branches... Notre site est "indexé" et apparaît maintenant à la recherche du nom de domaine sur Google. L'araignée suivra alors ses liens régulièrement pour revenir sur notre arbre, elle indexera ainsi les nouveaux contenus et agrandira sa toile sur les nouvelles pousses...


C'est alors qu'un deuxième processus entre en jeu : le gain de positionnement. La qualité des antennes et des arbres voisins auxquels sont accrochés nos lianes déterminera, en partie, la capacité de l'araignée à revenir plus souvent faire un tour sur notre arbre. Ainsi, plus notre arbre aura une croissance vigoureuse ensuite, plus l'araignée s'en réjouira et appréciera les ballades sur nos feuilles. Cette qualité des antennes et arbres voisins apportera également une idée de pertinence dans le positionnement : si notre arbre est un petit chêne, il aura beaucoup plus de chance de remonter dans les résultats naturellement et ainsi capter de nouveaux rayons de soleil, s'il est associé à des feuillus et de préférence à d'autres grands chênes. Inversement, un feuillus relié à des résineux ou des conifères, des sites sans rapport avec le domaine d'activité et la localisation, semblera trop différent, désuni pour avoir un réel impact.





Le gain de positionnement est une synthèse de facteurs multiples, si les antennes ont leur importance au départ, pour insuffler une première dynamique, capter quelques rayons, c'est ensuite la qualité de notre arbre, de son feuillage, la solidité des branches, du tronc, des racines, qui aura le plus d'influence sur l'araignée. Inutile de tisser des antennes aux quatre vents si notre arbre est mal en point, l'araignée s'en désintéressera et sera même parfois contrarier d'avoir parcouru tous ces chemins pour rien...


Notre arbre a donc gagné un peu en lumière, grâce à nos quelques lianes de qualité, il voit désormais son positionnement sur les moteurs de recherche s'améliorer et commencer à remonter sur quelques associations de mots-clés. C'est l'occasion de voir de nouveaux internautes, les premiers visiteurs naturels, en provenance directe de recherches souvent composées de plusieurs mots. Il faut maintenant nous soucier de sa santé, inutile de générer de nouvelles antennes, un arbre surexposer au soleil sans eau et apports divers, se desséchera vite...






Pour un arbre en bonne santé !



Afin d'optimiser les quelques rayons de soleil captés, pour déclencher les premiers mécanismes de photosynthèse, de croissance naturelle, et aussi éviter le dessèchement, il nous faudra aider notre arbre à subvenir à ses besoins.

L'arrosage

Les besoins en eau sont essentiels, un arbre en bonne santé est avant tout un arbre bien hydraté, ni trop ni pas assez... On dit qu'il faut plusieurs années pour apprendre à bien arroser un bonsaï, il en va de même pour un site internet. Ces apports en eau, comme pour un site font presque tout, ils lui permettront d'assimiler les minéraux, de s'alimenter et ainsi de se développer. L'eau évitera également le dessèchement de la terre et in fine des racines. L'absorption d'eau permettra aussi, en simplifiant, de récupérer les nutriments présents dans le sol. On peut comparer l'arrosage à l'apport de nouveaux contenus sur le site. Ces nouveaux contenus, articles divers, actualités, textes, vidéos, images, permettront à l'arbre de faire naître de nouvelles feuilles, de nouvelles pages et lui donneront autant de chance de capter de nouveaux rayons de lumière, et ainsi continuer son développement naturel. En complément, ces nouveaux contenus seront aussi l'occasion de construire de nouvelles antennes, de nouvelles lianes reliées à d'autres arbres voisins et ainsi accroitre l'intensité et la durée d'ensoleillement.


Comme en botanique, la régularité des arrosages est le facteur le plus important.





Le manque d'eau, de nouveaux contenus trop rares !

Dans la plupart des cas, la difficulté à surmonter est le dessèchement. Après la mise en ligne, le site n'évolue plus et n'accueille plus de nouveaux contenus. S'il reste dans cet état plusieurs mois, deux effets induis par ce manque d'eau, ce manque de contenus rafraîchissants : d'une part les quelques visiteurs habitués commencent à tourner en rond sur notre arbre, de même que l'araignée, et reviendront de moins en moins souvent si le contenu reste figé. D'autre part les vieilles feuilles ont une efficacité photosynthétique de moins en moins importante au fil du temps. Ainsi elles génèrent moins d'énergie à l'arbre, qui devient alors fragile et sensible au changement.

De manière naturelle, les jeunes pousses bénéficient d'un effet d'encouragement par les moteurs recherche, qui aura tendance à améliorer le positionnement de ces pages dans les hauteurs plus ensoleillées. Elles ont ainsi tendance à mieux capter la lumière et seront plus aptes à produire les sucres vitaux à l'arbre, renforçant le site, le positionnement des pages fortes comme l'accueil sur des mots-clés concurrentiels. Sans ces nouvelles pousses, l'arbre puise dans ses réserves et s'affaiblit. Le risque est également de voir apparaître de nouvelles pousses chez les arbustes environnant, qui finiront par étouffer et obscurcir de plus en plus le feuillage de notre arbre. Il puisera encore d'avantage dans ses réserves pour survivre. Les feuilles deviennent molles et sèches, elles finiront par tomber dans les profondeurs des résultats de recherche, entraînant aussi les pages fortes du site comme l'accueil... Le climat aride se propagera alors aux statistiques de visite du site, de plus en plus déserte...


Le sur-arrosage, l'excès de nouveaux contenus !

L'apport de contenu massif, à la manière d'un sur-arrosage de l'arbre, restant brutalement les pieds dans l'eau pendant plusieurs semaines, n'aura souvent pas l'effet escompté. S'il peut être intéressant ponctuellement, en cas de fortes chaleurs, il conduira le plus souvent à la détérioration des racines s'il n'est pas maitriser et que l'eau stagne... Les notions de qualité et d'équilibre entrent en jeu pour mieux comprendre cet effet sur un site. Publier un contenu, mettre en ligne une nouvelle page, c'est prendre la parole. L'adage "Pour bien parler, il faut parler peu" peut être vrai sur le web dans certains cas, ainsi il sera plus efficace de consacrer du temps à construire un article de fond, à privilégier l'originalité, à apporter du contenu sous différentes formes, afin d'intéresser l'internaute et l'araignée au passage, plutôt que de publier, en continu, de petits articles "banales", sans informations ou point de vue différents de ce que l'on peut trouver ailleurs... Un effet qui sera encore plus vrai si ces apports sont démesurés par rapport à la taille initiale du site, aux pages "de fond" et à leur visibilité.

L'arbre transpire au travers des feuilles, il aura donc des besoins en eau, en actualisation, proportionnels à sa quantité de feuillage. L'évaporation de l'eau, lorsque les feuilles sont au soleil, génère une dépression dans les "veines" transportant la sève, créant ainsi un effet d'absorption par les racines. Ainsi il est inutile d'apporter une quantité trop importante d'eau ou de contenu, si l'arbre n'en a pas le besoin et l'envergure. L'araignée n'est pas dupe et plus ces publications "sans intérêt" seront intensives, plus elle comprendra que l'arbre grossit artificiellement, fragilisant ses racines avec de l'eau stagnante, et rabaissant ainsi le niveau de qualité globale du site et donc son référencement.





La qualité du sol

Un sol aéré autorisera des arrosages plus fréquents et réduira les risques de stagnation de l'eau. Inversement une motte compacte, très dense, retiendra mieux l'humidité et demandera ainsi moins d'entretien et de veille au bon arrosage des racines. On peut comparer ces différents types de substrat à la diversité des contenus d'un site web, à l'angle avec lequel on aborde une ou plusieurs thématiques rattachées à un domaine d'activité.


Le substrat compact, un contenu hyper spécialisé

Un site hyper spécialisé, focalisé sur un aspect unique dans un domaine d'activité, aura beaucoup plus de chance d'être valorisé sur les moteurs de recherche pour ses quelques requêtes spécifiques. Il obtiendra ainsi une bonne visibilité, des rayons de soleil "garantis" dans une zone définie grâce à sa cohérence globale, son orientation "entière" vers cette zone. En revanche, cette visibilité pourra s'essouffler rapidement car il aura aussi beaucoup plus tendance à saturer en eau, à se répéter ou à ne plus savoir quoi dire au moment de la création de nouveaux contenus. Ainsi ce substrat sera finalement plus propice aux problèmes de sur-arrosage ou sècheresse à certains moment de l'année...


Le substrat drainant, un contenu plus diversifié

Inversement un site qui traite d'un domaine de manière diversifié, avec un substrat suffisamment aéré, aura une gamme de thématiques et de points de vue plus facile à déployer, au risque de manquer parfois de cohérence dans son positionnement global. Ce substrat facilitera ainsi la création de nouveaux contenus plus régulièrement, sans crainte de redite, articles sans fond et sur-arrosage... Il faudra cependant veiller à l'orientation globale de l'arbre et des branches accueillants ses nouvelles pousses, afin de ne pas lui donner une silhouette trop échevelée, étirant son positionnement vers des zones de plus en plus éloignées... C'est ainsi qu'on arrivera à construire une "longue traîne", c'est à dire une diversité de page remontant à la lumière pour une multitudes de "petites" recherches spécifiques et diversifier sur un même domaine d'activité.


L'idée est donc de trouver l'équilibre, entre un sol qui saura rester humide, assez compact, propice à des publications spécialisées dans un domaine, mais suffisamment large, aéré pour pouvoir être entretenu et nourrit régulièrement en contenu, en eau.



Des éléments nutritifs équilibrés et démarquants

De manière simplifié l'arbre a besoin de lumière, d'eau et d'air (avec le gaz carbonique) pour générer des sucres assurant sa croissance. C'est tout ce dont il a besoin pour vivre, mais pour être en bonne santé, grandir plus vigoureusement et mieux résister aux changements d'environnements, l'arbre ou le site web a également besoin de minéraux et oligo-éléments renforçant ses fonctions vitales. La majorité des arbres absorbent les sels minéraux et éléments nutritifs présents dans le sol par les racines, en puissant l'eau. On retiendra donc que les éléments nutritifs de notre site arrivent avec l'eau, au moment de la création et l'apport de nouveaux contenus.


Ces éléments sont transportés dans l'arbre pour fabriquer de nouveaux tissus et constituer des réserves. Chaque élément a son utilité et sa particularité. Sans rentrer dans les détails, les espèces ont des besoins différents en macro-éléments, où chacun joue un rôle spécifique pour la croissance des feuilles par exemple, le développement des racines, renforcer la lignification (constituant fondamental du bois) etc.


Ces nutriments sont, dans notre cas, une manière de qualifier le contenu apporté.
Et si la majorité des sites présentent essentiellement du texte, qui joue un rôle fondamental, il est aussi important de ne pas négliger les autres formats : l'image et la vidéo (qui représentent des volumes de recherche de plus en plus importants), le contenu audio, les contenus animés ou interactifs, jusqu'au banal fichier PDF... Et même en se focalisant sur le texte, on pourra distinguer différentes manières d'écrire, de la petite news de quelques lignes à l'article de fond de plusieurs pages, différentes manières de proposer des champs lexicaux variés, de construire et d'organiser un discours, au travers d'une narration, d'un argumentaire, d'une interview, de définitions... Tous ces "types" de contenus différents sont des outils de démarcation importants, ils ne sont pas essentiels à la vie du site, comme chez les arbres, mais ils apportent souvent ce petit plus que les autres n'ont pas.





Ainsi la diversité des contenus apportés, dans leurs formes, alimentera en nutriment les nouvelles pages pour donner une impulsion accentuée au site : il peut s'agir de choisir de proposer par exemple une série de vidéos plutôt que d'articles autour d'une thématique (qui inciteront les internautes à rester plus longtemps sur le site), choisir d'alimenter des galeries avec de grandes images (qui remonteront plus facilement à la lumière dans les résultats de recherche), opter pour une interview en complément d'un format audio, s'orienter vers un article sur un ton encyclopédique, cocasse ou métaphorique... Autant de manière qui distingue le contenu du site et lui confère son caractère unique, différent de la masse d'arbustes environnants. Plus ces nutriments entreront en jeu dans la création d'une nouvelle page, d'une nouvelle feuille, plus les antennes, ou lianes, associées à ces nouveaux contenus se construiront naturellement depuis d'autres arbres influents, lui apportant ainsi plus de visibilité et favorisant la ballade de l'araignée sur nos branches.


Une photosynthèse réussie, et une croissance naturelle optimisée, résulte ainsi souvent de la bonne maîtrise et de l'équilibre entre ses trois facteurs : exposition solaire (gain en visibilité grâce aux nouvelles feuilles et création d'antennes et lianes extérieures), apports réguliers en eau (en contenus nouveaux, avec le rôle important des nutriments pour se démarquer), et aération du sol (niveau de spécialisation sur un domaine, en vue de faciliter l'arrosage)...






Taille, rempotage, et refonte du site

Analyse de l'existant

Les années passent, notre graine a évolué de la tige à quelques feuilles au petit arbre rassemblant plusieurs centaines de feuilles, de branches etc. Le tronc s'épaissit au fil de la croissance, avec une progression naturelle vers une visibilité de plus en plus stable, grâce à la diversité des feuilles ou pages captant quelques rayons de lumière chacune. Un problème se pose alors souvent : la croissance "libre" a générer un feuillage touffu, inesthétique et difficile à comprendre dans sa structure, son ergonomie... L'analyse des statistiques, de l'historique de l'arbre, révèlera aussi d'autres problèmes : des zones surexposées, des feuilles ou lianes malades, des branches cassés, des zones trop sèches, des branches mortes ou fragiles, et à l'inverse des zones verdoyantes à croissance rapide, des noeuds de bois à valoriser, des branches aux mouvements stylisés... Il est temps de penser à la taille de structure, à la refonte, qui reformera notre arbre, ou notre site web, vers un évolution harmonieuse et équilibrée !


Rééquilibrer les branches, les liens internes

De manière naturelle, les arbres ont tendance à se développer vers le sommet et en périphérie, c'est ce qu'on appelle la "dominance apicale". Cette distribution est souvent vrai aussi pour un site, qui aura tendance à concentrer ses efforts, ses ressources et ses lianes, en direction de la page d'accueil et des "grandes" pages rubriques. La logique est le même dans les deux cas : se prémunir de la concurrence et éviter de se retrouver dans l'ombre pour des recherches fondamentales. S'il est important de garantir une certaine visibilité aux pages "fortes" du site, le risque est de causer un déséquilibre avec les pages et branches inférieures, de second ou troisième niveau, qui finiront par dépérir, tandis que les zones supérieures grandiront sans limite. L'objectif premier de la taille est donc un rééquilibrage globale du site afin de mieux valoriser et mettre en lumière les zones secondaires assombries, les zones de contenu, et réduire au passage l'ampleur démesurée de certaines branches, reliées à nos pages "fortes" comme la page d'accueil.


Il peut s'agir par exemple de supprimer les branches situées à la même hauteur, évoluant en parallèle, pour les redirigées vers une seule page renforcée. Retirer les branches et feuilles qui cachent le tronc et nuisent à la lisibilité de la structure et la navigation. Réorienter les branches trop épaisses dans les hauteurs afin d'alimenter les feuilles de manière plus proportionnée... La taille de structure consiste ainsi à repenser le maillage de liens internes et l'organisation des menus pour favoriser la croissance vers l'intérieur et ainsi valoriser la matière première du site. Ces branches de second niveau apporteront alors plus de stabilité aux pages en hauteur comme l'accueil, plus robuste face au vent et intempérie diverses tel qu'une mise à jour Panda de Google.





Des changements d'environnement climatiques et technologiques

Lorsqu'on observe la majorité des grands arbres centenaires (ou plutôt des sites web vingtenaires) on s'aperçoit que les refontes ont souvent eut lieu à des moments correspondant à des changements technologiques, des grands bouleversement du climat. En plus de réorganiser le contenu et le maillage de liens, ces refontes ont été mises en oeuvre pour un meilleur usage, un confort visuel, une meilleure adaptation aux nouveaux environnements. Ces changements sont presque tous liés aux tailles d'écran depuis les premiers sites des années 1995 / 96.


On constate par exemple qu'Allociné.fr a opéré 3 grandes refontes en 17 ans. Le site fonctionnait sur une largeur de 800 pixels depuis 1997 et opte pour un nouveau design en 2000 : un site flexible à 100%, avec des zones étirables, reflet d'une première augmentation des résolutions d'écran et la volonté de s'adapter aux internautes. En 2005 nouveau changement : retour vers une largeur fixe à 800 pixels et un site centré, dans un but d'accessibilité certainement, et aussi de donner une place visible à la publicité aux extrémités. En 2010 nouvelle refonte avec une largeur qui s'agrandit cette fois à 1024 pixels de large, correspondant aux nouvelles augmentations de taille d'écran. Le site évoluera jusqu'à aujourd'hui sur cette base, avec une largeur désormais fixé à 1280 pixels de largeur, au minimum, afin de rendre toujours visible ces publicités à gauche et à droite, accompagné de changements plus mineurs d'ordre esthétique et liés au maillage de liens internes...


On constate le même type de changements sur beaucoup de site, MeteoFrance.com par exemple, fixé à gauche de l'écran avec une largeur de 800 pixels en 2000, une page d'accueil qui s'étoffe au fil des années, avec de plus en plus de liens vers les pages intérieures jusqu'en 2006 et le passage à une largeur plus grande : 1024. Un design qui change d'esthétique mais reste sur la même structure jusqu'en 2008 où le site se centre et reste ensuite dans cet esprit jusqu'à aujourd'hui, avec des zones visuels plus grandes jusqu'à 1280 pixels de large... Des sites qui s'agrandissent au fil des années.


Ces "grands sites" ne s'encombrent généralement pas d'une adaptation au mobile directement associée au site, ils proposent leur application dédiée en complément. Cependant pour les majorités des sites actuels, ce nouveaux changements technologiques vient également bouleverser certains usages et donc le design, notamment avec l'essor des tablettes. Il conduit bien souvent à repenser l'ergonomie du site en jouant sur des largeurs plus ou moins flexibles et des zones qui se rétractent pour s'adapter aux différents supports.


En parallèle de ces changements technologiques, le site web est également un objet sensible aux modes, aux fluctuations mineures de température, qui amèneront les webdesigns à changer de style. Les aplats de couleurs, avec un aspect "Flat design" remplacent les effets dégradés et ombrés des années 2000, des jeux sur des tailles de texte de plus en plus importants, transforment le rendu visuel des premiers sites où tous les textes sont au même niveau etc...





Rempotage et repositionnement nécessaire

Au delà des changements ergonomiques, techniques ou esthétiques, la refonte est aussi l'occasion de renouveler le sol de l'arbre, le substrat du site. Repenser la structure des menus, c'est également s'ouvrir vers de nouvelles rubriques, des zones encore inexplorées qui faciliteront l'aération du sol, la diversification des contenus autour d'un domaine d'activité et in fine, améliorer l'apport de nouveaux contenus via un arrosage plus régulier. Il peut s'agir également de focaliser les efforts vers de nouveaux mots-clés, plus recherchés qu'il y a quelques années... Ces changements de positionnement sont essentiels pour impulser un nouvel élan dans la vie du site.


Si, pour certains arbres c'est le bouleversement climatique ou technologique qui motive la refonte, pour d'autres c'est la chute de feuilles, une croissance ralentie et une orientation globale qui ne capte plus assez de lumière... un site qui rentre peu à peu en période de dormance, en repos végétatif hivernal.






Période de dormance pour certains,
période de croissance pour d'autres... cherchons l'erreur.



Il y a toujours un moment dans le cycle de vie d'un site où l'activité et l'actualisation se raréfient.
Le site entre alors en période de dormance hivernal. Si cette période n'est pas trop longue, c'est généralement un bon moyen de tester la rusticité de l'arbre, de vérifier que les efforts réguliers apporte une visibilité durable. Ainsi en automne, l'arbre dégrade sa chlorophylle pour y puiser son énergie, les feuilles perdent leurs pigments verts jusqu'à l'arrivée de l'hiver où l'arbre dégrade les dernières réserves avant le dépérissement complet des feuilles. Bien que cette période de dormance est essentielle à la survie des arbres, elle leur sera fatal si elle se prolonge indéfiniment...


Il y a beaucoup d'entreprises qui s'interrogent sur l'efficacité de leur communication web, qui souhaiteraient améliorer le référencement de leur site, augmenter leur trafic, les transformations, sans savoir quoi faire. Un site qui stagne mais sur lequel personne n'a vraiment prise. Refaire un nouveau site ? Oui mais comment ne pas retomber dans le même schéma... Certains créateurs de site ne se poseront pas la question, le but est avant tout de créer un support, peu importe s'il faut repartir à zéro dans un ou deux ans... Dans beaucoup de cas, après une analyse de l'historique et des statistiques, on s'aperçoit que ces sites n'ont presque pas évolué depuis 2, 3 ou 4 ans. Ou alors qu'ils évoluent brusquement au fil de refontes successives sans jamais vraiment progresser. On voit également des sites construit à la va-vite sur des outils préfabriqués, dans le but de ressembler à tel ou tel, mais sans se poser les bonnes questions, sans proposer un vrai contenu, sans envisager des méthodes actuels pour se démarquer et progresser naturellement sur le web. Des sites qui, bien souvent, sont rentrés en période de dormance depuis leurs premières heures ou quelques mois plus tard, malgré eux et malgré la volonté des initiateurs du projet. Et qui jouent le rôle de carte de visite ponctuelle, auprès d'un public acquis, mais qui ne cherchent pas à s'émanciper et conquérir de nouvelles cibles, de nouvelles zones ensoleillées, qui soutiendront leur positionnement principal...


Si un site tel que Allociné.fr, qui comptait une vingtaine de page au départ, quelques liens sur fond noir, est devenu 17 ans plus tard, une référence, un site complet comptant plus de 5 millions de pages, c'est avant tout grâce au travail sur les contenus, et notamment la rédaction, accompagné par une vision et une identité à long terme du projet. C'est aussi en misant sur l'aspect participatif, l'aspect local, social etc. mais rien n'aurait fonctionné sans le premier travail des journalistes et rédacteurs associés aux créateurs du site et à la vision à long terme des initiateurs du projet, qui ont apportés la matière première, la ressource nécessaire au bon déploiement. Si un site tel que CommentCaMarche.net, qui comptait une cinquantaine de pages en 2000, arrive aujourd'hui 33ème au rang des sites les plus visités en France, avec 1,4 millions de pages indexées, c'est encore une fois par le contenu avant tout et une impulsion à long terme, en se donnant les moyens de construire un objet durable qui pourra progresser naturellement au fil du temps. Le succès d'un site comme Wikipédia en est l'exemple le plus frappant, il affichait sur sa première page en 2001 : "We started in January 2001 and already have over 8,000 articles. We want to make over 100,000, so let's get to work--anyone can edit any page". Un objectif annoncé à 100 000 pages, le site compte plus de 73 millions de pages indexées aujourd'hui, une initiative focalisée sur le contenu encore une fois et une vision à long terme.





En dégager les bons principes pour fuir ce "repos végétatif"

A notre échelle, au niveau local ou régional, avec des objectifs plus restreints, au travers de sites divers, de petites et moyennes entreprises, la démarche reste la même, et ainsi il n'est pas étonnant qu'un site, créé dans un objectif ponctuel, sans véritable identité et vision à long terme, figé depuis plusieurs années, finisse pas s'assombrir jusqu'à entrer en dormance hivernale indéfinie, et ce malgré lui. La question se pose encore plus sur les sites vitrines, qui n'ont pas pour objectif premier de croître indéfiniment, et pourtant c'est bien le contenu et la volonté de se démarquer qui sera la solution à long terme la plus efficace.

Ainsi la refonte doit envisager ces paramètres, si le but est d'acquérir un meilleur positionnement et progresser au fil du temps. Pour donner l'impulsion nécessaire et assurer un printemps vigoureux à notre arbre, après le repos hivernal, il est important de se poser la question du contenu, de l'identité du site, des différentes manières de se démarquer et l'envisager dans une démarche, un processus à long terme.


A l'heure où beaucoup d'agence web vanteront leur capacité à installer des outils "modulables", dans un sens parfois trompeur, en générant artificiellement des sites faciles à mettre jours, à administrer soi-même, des sites tous basés sur les mêmes principes, mais qui finalement ne changeront jamais et ne progresseront pas, des objets techniques qui répondent à un besoin ponctuel et qui se ressemblent tous... On oubli qu'un site est avant tout un objet personnel, avec sa propre identité, son battement, et qu'il évoluera sur la durée, avec des choix et des orientations qui le moduleront dans sa structure, son design, son ergonomie, son positionnement au fil du temps...
Le tout automatisé n'est donc pas un gage de qualité, c'est même souvent le contraire si l'accompagnement et la vision singulière du créateur n'est pas au rendez-vous.
Ainsi, me semble t'il, un bon jardinier sera plus efficace pour penser et mettre en oeuvre une refonte, la création d'un site et son évolution à long terme, plutôt qu'un planteur de graine industriel.


Merci pour votre lecture, amis jardiniers, à vos claviers !

Hervé Augoyat

Designer digital indépendant depuis 2009.
Création de site internet sur-mesure
& Référencement naturel à Lyon.

Contact